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Les Kinjal russes, de l'invincibilité à la vulnérabilité : la réalité derrière le missile hypersonique

Photo du rédacteur: James Keou: 🔷 Directeur de PublicationJames Keou: 🔷 Directeur de Publication


Depuis sa présentation en grande pompe par Moscou en mars 2018, le missile hypersonique russe Kinjal était vanté comme invincible par Vladimir Poutine lui-même. Cependant, les récents événements sur le front ukrainien ont mis en lumière les failles de cette arme, faisant voler en éclats le mythe de son invincibilité.


Le vendredi 5 janvier, l'Ukraine a affirmé avoir abattu pas moins de dix missiles Kinjal lors des récentes attaques russes visant des infrastructures civiles. Des images de l'ogive en bon état d'un de ces missiles ont été dévoilées, remettant en question la réputation d'invincibilité attribuée au Kinjal. Utilisés dès mars 2022, ces missiles hypersoniques ont rapidement montré leurs limites, notamment face aux systèmes antiaériens occidentaux fournis à l'Ukraine. Kiev affirme avoir intercepté 15 de ces missiles au cours de l'année 2023.


Initialement présenté comme une prouesse technologique, le Kinjal est un missile balistique hypersonique dérivé du missile sol-sol Iskander. Tiré depuis les avions MiG-31K, il vole à des vitesses impressionnantes, dépassant Mach 5, soit environ 6 000 km/h, voire Mach 10 lors de certaines phases de vol. Sa manœuvrabilité, considérée comme l'un de ses atouts majeurs, devrait le rendre difficile à prévoir et à intercepter. Cependant, les systèmes de défense Patriot, fournis à l'Ukraine par les États-Unis, ont réussi à abattre plusieurs Kinjal, remettant en question la supposée invincibilité de cette arme.


L'argument de l'invincibilité du Kinjal, en plus de sa vitesse, reposait sur sa trajectoire changeante. Malgré cela, Kiev accuse régulièrement la Russie de frapper des infrastructures civiles et des habitations avec ces missiles, soulignant une utilisation détournée de cette technologie destinée à frapper des cibles militaires ou à haute valeur ajoutée.

Le Kinjal, mesurant sept mètres de long et pesant plus de quatre tonnes, s'avère être une arme coûteuse à produire. Avec une cadence de production estimée à deux missiles par mois, l'Ukraine affirme avoir épuisé cinq à six mois de production en abattant les dix missiles au cours de la dernière attaque. Cela soulève des questions sur la viabilité de l'industrie russe, mettant en lumière les limites des systèmes vantés tels que le S400, les hélicoptères d'attaque Ka-52 ou le char T-14.


L'analyse des restes du Kinjal intercepté pourrait révéler si des composants européens ou américains, bien que soumis à embargo, continuent d'équiper le missile. Cette situation expose une vulnérabilité inattendue dans la production de l'arme, suscitant des doutes quant à la crédibilité de la puissance militaire russe sur la scène internationale.


Le Kinjal, autrefois considéré comme l'épine dorsale de la suprématie militaire russe, est maintenant confronté à la réalité de ses limitations. Les récents échecs sur le front ukrainien ont ébranlé la confiance en l'invincibilité de ce missile hypersonique, mettant en lumière les défis auxquels est confrontée l'industrie militaire russe. Cette défaillance inattendue du Kinjal soulève des questions cruciales sur l'efficacité réelle des armes russes vantées par Moscou et révèle une faille majeure dans la stratégie militaire du Kremlin.

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