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Le Rassemblement National face à la justice : le procès qui n'effraie pas ses électeurs.

Photo du rédacteur: James Keou: 🔷 Directeur de PublicationJames Keou: 🔷 Directeur de Publication

Dernière mise à jour : 30 sept. 2024



un procès sous haute tension, mais des électeurs inébranlables

Alors que l'ex-candidate à la présidentielle Marine Le Pen et vingt-sept autres cadres du Rassemblement National (RN) se préparent à comparaître devant le tribunal correctionnel de Paris à partir du 30 septembre, la pression semble palpable dans les sphères politiques. Les accusations portées contre eux, concernant le détournement présumé de fonds européens entre 2004 et 2016.


Détournement de fonds : une affaire récurrente en politique

Le procès qui s'ouvre met en lumière des accusations graves : entre 2004 et 2016, des fonds européens destinés à rémunérer des assistants parlementaires auraient été utilisés pour financer le RN à hauteur de sept millions d'euros. Une pratique qui, selon l'accusation, aurait permis de salarié des cadres et des employés du parti, à Paris, tout en utilisant l'argent de Bruxelles. Marine Le Pen, loin de nier les faits, se défend sur le terrain de l'interprétation, tout comme d'autres figures politiques avant elle, y compris François Bayrou, impliqué dans une affaire similaire concernant le Modem.

Cependant, malgré la gravité de l'affaire, un certain scepticisme demeure quant aux conséquences pour les protagonistes. "Il y a plusieurs politiciens qui ont été condamnés", relativise un habitant de Saint-Bonnet-de-Mure, commune où la députée RN Tiffany Joncour a remporté 63 % des voix aux législatives. L'homme poursuit : "Tout le monde fait pareil. Ils sont tous plus ou moins dans des magouilles." Un sentiment partagé par bon nombre d'électeurs, lassés par des scandales politiques trop récurrents pour les étonner encore.


Un procès sans conséquence électorale ?

Les électeurs du RN semblent persuadés que ce procès n'aura pas d'impact sur leur vote futur. Pour beaucoup, Marine Le Pen et les cadres du parti sortiront indemnes de cette épreuve judiciaire. "Ça va être embêtant pour eux, mais ils ne seront pas condamnés", assure un autre électeur. Certains vont même plus loin, refusant de voir dans ces accusations un véritable problème : "Pour moi, il n'y a rien du tout. Il n'y a pas de mal du tout", tranche un habitant, visiblement convaincu de l' innocence de leurs dirigeants politiques.

D'autres, plus mesurés, réclament tout de même que la justice fasse son travail. "Il faut qu'il y ait une vérité qui soit reconnue", affirme un électeur, précisant que si Marine Le Pen est jugée coupable, "la justice doit se mettre en marche". Mais même en envisageant l'hypothèse d'une condamnation, leur foi en l'avenir du RN reste inébranlable.


Jordan Bardella, le dauphin naturel

L'une des questions brûlantes reste celle de la succession potentielle de Marine Le Pen, si elle était rendue inéligible avant la prochaine élection présidentielle. Pourtant, cette perspective n’effraie pas les électeurs. "Ce n'est pas ça qui va me faire changer de vote", affirme avec conviction un partisan. Il enchaîne en mentionnant Jordan Bardella, le jeune président du parti, comme une alternative crédible. "Si elle est inéligible, vous avez encore Bardella, qui tient la route. Je voterai toujours Rassemblement national."

Ce sentiment est largement partagé. Bardella, perçu comme le successeur naturel de Le Pen, incarne la continuité du mouvement, avec ou sans sa figure historique à la tête. "C'est Monsieur Bardella qui prendra la suite", assure un autre électeur, confiant dans la solidité du RN. "Un autre se présentera à sa place, le petit Jordan", entend-on dans les discussions à Saint-Bonnet-de-Mure. Pour eux, peu importe les tempêtes judiciaires.


Fidélité envers un parti, au-delà des scandales

L'une des raisons de cet attachement indéfectible au RN réside dans la conviction profonde que ce parti, malgré les controverses.

Au-delà de cette affaire, le procès des assistants parlementaires du RN soulève une question cruciale : celle du financement de la vie politique en France. La situation dans laquelle se trouvait le RN entre 2004 et 2016, financièrement exsangue, n'est pas un cas isolé. L'argent européen a permis de combler les manques et de financer les collaborateurs à Paris, une réalité qui touche de nombreux autres partis politiques. Pourtant, le flou qui entoure ces pratiques continue de nourrir le soupçon.

Ce procès devrait ainsi être l'occasion d'un débat plus large sur le financement des partis, un sujet récurrent mais jamais résolu. Comment assurer la transparence tout en garantissant les ressources nécessaires au fonctionnement de la démocratie ? À mesure que les scandales éclatent, cette question devient de plus en plus pressante.


Le procès qui débute promet d'être une épreuve pour Marine Le Pen et son parti, mais s'il ya une certitude, c'est que la base électorale du RN ne faiblira pas. Ce n'est ni la première ni la dernière affaire à secouer le monde politique, et pour les électeurs du RN, cela ne suffit pas à ébranler leur fidélité. L'avenir du parti semble assuré, que ce soit avec Marine Le Pen, ou sous la houlette de Jordan Bardella. Pour eux, ce qui compte, c'est avant tout de croire en un parti capable de faire bouger les lignes, peu importer les épreuves judiciaires.

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