La Turquie Rompt Toute Relation Commerciale avec Israël, Une Nouvelle Donne dans le Conflit de Gaza

Dans un geste audacieux qui résonne comme un coup de tonnerre dans les arcanes diplomatiques, la Turquie annonce la suspension totale de ses relations commerciales avec Israël. Cette décision marque un tournant décisif dans le bras de fer entre Ankara et Tel Aviv, exacerbé par les récentes opérations israéliennes dans la bande de Gaza.

L'escalade Turque: Dénonçant avec vigueur les offensives israéliennes dans l'enclave palestinienne, la Turquie a pris des mesures sans précédent pour exprimer son opposition. Jeudi dernier, le ministère turc du Commerce a frappé fort en déclarant la suspension immédiate des échanges commerciaux avec Israël. Cette décision fait suite à une série de restrictions déjà imposées en avril dernier sur les exportations turques à destination d'Israël.

Un Message Fort: Dans un communiqué cinglant, le ministère turc a affirmé que "les exportations et importations en relation avec Israël ont été suspendues". Cette démarche radicale vise à faire pression sur le gouvernement israélien pour qu'il permette un accès sans entrave à l'aide humanitaire vers Gaza. La Turquie se dit déterminée à maintenir ces mesures strictes jusqu'à ce que Tel Aviv réponde à ses exigences.

Confronté à une colère croissante dans la population turque contre le maintien des relations commerciales avec Israël, le gouvernement turc a restreint début avril les exportations vers Israël de 54 catégories de marchandises, dont des produits composés d’acier, de fer et d’aluminium. Les exportations de la Turquie vers Israël ont représenté 5,43 milliards de dollars en 2023, contre 7,03 milliards de dollars en 2022 et 6,36 milliards de dollars en 2021, selon l’Union des exportateurs turcs et l’agence de statistiques Turkstat. La Turquie assure vouloir « garantir que (se) s frères palestiniens contraints de vivre sous occupation ne soient pas affectés par ces restrictions ». « La République de Turquie continuera à soutenir la juste cause de (se) s frères palestiniens, comme elle l’a fait jusqu’à présent », écrit le ministère turc du Commerce. La guerre entre Israël et le Hamas palestinien a fait voler en éclats la normalisation des relations turco israéliennes entamée en 2022 après une décennie de brouille. Le président Erdogan, l’une des voix les plus critiques de la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza, a qualifié à plusieurs reprises Israël « d’État terroriste », et a même estimé que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou avait « surpassé Hitler ». Erdogan, qui a rappelé début novembre l’ambassadeur de Turquie à Tel-Aviv, avait à l’époque jugé impossible de « rompre complètement » les relations commerciales avec Israël. Mais les critiques se sont intensifiées en Turquie ces dernières semaines contre la poursuite des échanges commerciaux avec Israël. Selon des analystes, cette colère a contribué à la débâcle historique du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) du président Erdogan aux élections locales organisées fin mars. Le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan a annoncé mercredi que la Turquie allait se joindre à l’action en justice intentée par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de Justice (CIJ).

Les Enjeux Internationaux: Cette rupture commerciale entre la Turquie et Israël ne se limite pas à un simple différend bilatéral. Elle soulève des questions cruciales sur les alliances régionales et l'équilibre des pouvoirs au Moyen-Orient. Alors que la communauté internationale observe avec inquiétude l'escalade des tensions, cette décision turque pourrait remodeler le paysage géopolitique de la région.

La suspension des relations commerciales entre la Turquie et Israël constitue un développement majeur dans le conflit de Gaza. Elle témoigne de la détermination d'Ankara à défendre la cause palestinienne et à tenir Israël pour responsable de ses actions. Dans un contexte où les enjeux géopolitiques sont de plus en plus complexes, cette décision marque un nouveau chapitre dans les relations tumultueuses entre la Turquie et Israël, laissant présager des répercussions importantes à l'échelle mondiale.