La France renforce son emprise dans le Pacifique Sud, suscitant des inquiétudes locales quant à une potentielle "remilitarisation".
Le lundi 4 décembre, Sébastien Lecornu, ministre des Armées, a dévoilé le nouveau quai des patrouilleurs outre-mer (POM) à la base navale de Nouméa, un investissement colossal de 13,4 millions d'euros. Ce quai, s'étendant sur 130 mètres et mesurant 8 mètres de large, symbolise l'engagement français renouvelé dans la région, pouvant accueillir jusqu'à deux patrouilleurs outre-mer ou même quatre patrouilleurs alliés. Actuellement, l'Auguste-Bénébig, premier navire de guerre baptisé du nom d'un Calédonien, est amarré, marquant un tournant historique.
Des nouveaux patrouilleurs et des renforts, la France réaffirme sa présence maritime dans le Pacifique.
Construit par le chantier Socarenam à Saint-Malo, le POM Auguste-Bénébig, opérationnel depuis avril 2023, représente le début d'une flotte modernisée. Remplaçant les anciens P400, la Glorieuse et la Moqueuse, présents depuis 1987 et en attente de démantèlement, ce POM est le précurseur d'une série de mises à niveau significatives.
Un renouvellement complet des forces françaises : de nouveaux patrouilleurs, des remorqueurs et même des avions de patrouille.
Au cours de l'année 2022, deux remorqueurs ont intégré la base Chaleix, suivis par le premier POM en 2023. Le Sabre, un engin de débarquement amphibie standard, sera livré en 2024, avec le deuxième POM prévu pour l'année suivante. La fin de la LPM (Loi de Programmation Militaire) annonce l'arrivée d'une corvette en remplacement du Vendémiaire, consolidant davantage la présence française.
Une modernisation aérienne en perspective : Falcon 200 et Albatros pour remplacer les avions de patrouille maritime Gardian.
D'ici 2027, l'accent sera également mis sur la modernisation aérienne. Les deux avions de patrouille maritime Gardian seront successivement remplacés par des Falcon 200, avant de céder la place à des Albatros. Cette évolution majeure souligne l'engagement de la France à maintenir une supériorité stratégique dans la région.
Le mécontentement local face à la "remilitarisation" : les Kanaks s'expriment.
Alors que la France renforce ses capacités militaires, les Kanaks expriment leur désapprobation, qualifiant cette initiative de "remilitarisation". Une préoccupation légitime qui soulève des questions sur l'impact de cette modernisation sur la stabilité régionale et les relations avec les communautés locales.
Quelles implications pour la région ?
Cette escalade militaire française dans le Pacifique Sud soulève des interrogations quant à ses implications géopolitiques. Alors que les forces françaises se modernisent, comment cela influencera-t-il les dynamiques régionales ? Les réponses à ces questions délicates sont attendues alors que la France consolide sa présence militaire dans cette région stratégique du globe. La Nouvelle-Calédonie, déjà témoin de ces transformations, se trouve au centre d'une évolution qui pourrait redéfinir l'équilibre de pouvoir dans le Pacifique.
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