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La fin d’une ère : la France retire ses avions de combat du Tchad



Un départ symbolique depuis N'Djamena

Le rugissement des Mirage 2000-D s’estompe dans le ciel de N'Djamena. Ce 10 décembre, la France a amorcé le retrait de ses forces militaires stationnées depuis des décennies au Tchad. Les deux appareils, symboles d’une présence stratégique française en Afrique, ont quitté la base aérienne tchadienne sous le regard des forces locales venues leur rendre hommage. Destination : la base de Nancy, dans l'est de la France. Une page se tourne dans les relations franco-tchadiennes, marquées par une coopération militaire profonde depuis l'indépendance du Tchad en 1960.

Un retrait aux répercussions géopolitiques

Ce départ s'inscrit dans un contexte plus large de révision des partenariats militaires de la France en Afrique. Jusqu’à récemment, près de 1 000 soldats français étaient stationnés au Tchad. Mais cette présence, perçue autrefois comme un gage de stabilité, fait aujourd'hui l'objet de remises en question. En novembre dernier, le Tchad a décidé de mettre fin à l'accord de défense signé avec Paris en 1966, ainsi qu’à un pacte de coopération en matière de sécurité établi en 2019. Selon le ministre tchadien des Affaires étrangères, Abderaman Koulamallah, ce choix traduit la volonté d’affirmer une souveraineté totale et de réorienter les alliances stratégiques du pays.




Un vent souverainiste souffle sur l’Afrique de l’Ouest

Le Tchad n'est pas un cas isolé. Cette décision s'inscrit dans une dynamique plus vaste, où des nations africaines reconsidèrent leurs relations avec leurs anciens colonisateurs. Le Sénégal, par la voix de son président Bassirou Diomaye Faye, a récemment appelé au retrait des bases militaires françaises, invoquant une souveraineté incompatible avec une présence étrangère durable. Ce climat de défiance envers Paris est amplifié par des événements récents au Mali, au Burkina Faso et au Niger, où des coups d'État ont entraîné des retraits forcés des forces françaises.


L’Alliance des États du Sahel : un nouvel horizon ?

Alors que la France réduit sa présence, de nouveaux blocs régionaux émergent. En juillet, les dirigeants du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont officialisé la création de l'Alliance des États du Sahel (AES), une organisation axée sur une coopération renforcée entre ces nations sahéliennes. Des discussions pour intégrer cette alliance seraient en cours au Tchad, illustrant le basculement vers des partenariats intra-africains.


Un tournant historique

Le départ des Mirage 2000-D du Tchad symbolise bien plus qu’une simple relocalisation militaire. Il marque un changement profond dans les relations franco-africaines, où le passé cède la place à de nouvelles aspirations souverainistes. Ce retrait pose une question fondamentale : la France pourra-t-elle redéfinir sa place sur le continent face à des nations désormais décidées à écrire leur propre histoire ?


Vidéo associée : Les avions de combat français ont commencé à quitter la République du Tchad




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