Une démonstration de force dans l’Arctique gelé
Sous le manteau glacé de la Laponie finlandaise, un grondement sourd résonne : celui de canons et de roquettes tirés par 3 600 soldats venus des États-Unis, de Suède, de France et d’autres nations alliées. Cet exercice, nommé "Dynamic Front 25", n’est pas seulement un entraînement. C’est le plus grand déploiement d’artillerie de l’OTAN jamais organisé dans l’Arctique finlandais, une première depuis que la Finlande a rejoint l’Alliance en réponse à l’invasion russe de l’Ukraine.
Dans cet environnement extrême, où les températures peuvent plonger à -20 °C, les soldats testent leur résilience et leur capacité à manœuvrer dans des conditions proches de la guerre. Le champ de tir de Rovajarvi, s’étendant sur 1 000 kilomètres carrés, offre un terrain unique pour simuler des scénarios réalistes. Pour le lieutenant Antti-Matti Puisto, « cet endroit permet de recréer une véritable situation de combat ».
Un message adressé à Moscou
L’exercice, qui rassemble également des troupes en Estonie, en Allemagne et en Pologne, a une double finalité : renforcer l’interopérabilité entre alliés et envoyer un signal clair à la Russie. Selon Joel Linnainmaki, expert des affaires internationales, ces manœuvres rappellent que l’OTAN est prête à défendre ses membres. Une position que Moscou perçoit comme une provocation, alimentant les tensions le long de ses 1 340 kilomètres de frontière avec la Finlande.
Mais pour le colonel Janne Makitalo, pilote de l’opération, ce n’est pas une démonstration de force, mais une nécessité. « L’artillerie est essentielle sur le champ de bataille, comme l’a prouvé la guerre en Ukraine », souligne-t-il.
Une Histoire qui s’écrit sous la neige
Pour le sergent Olli Myllymaki, qui vient de terminer des tirs de chars K9 dans la forêt enneigée, cet entraînement marque une étape historique. « Nous écrivons l’Histoire », affirme-t-il. Pendant ce temps, les soldats français, comme le capitaine Romain du 93e régiment d’artillerie de montagne, allient savoir-faire d’alpinistes et d’artilleurs pour opérer dans ces conditions glaciales.
À travers cette mobilisation, l’OTAN ne se contente pas de préparer ses troupes au pire. Elle redéfinit l’équilibre des forces, dans un jeu stratégique où chaque manœuvre compte.
Vidéo associée : L'OTAN aux portes de la Russie
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