Un procès historique au cœur des pratiques parlementaires
Le 27 novembre, un chapitre crucial s'est clos dans l'affaire des emplois fictifs d'assistants parlementaires européens liés au Front national (devenu Rassemblement national). Marine Le Pen, accompagnée de 24 autres prévenus, assiste désormais au verdict prévu pour le 31 mars prochain. Au cœur des débats, une accusation de détournement de fonds publics sur une décennie, estimée à plus de 4 millions d'euros, qui aurait servi à financer la machine politique du parti. Le parquet a requis contre Le Pen cinq ans de prison, dont deux fermes aménageables, 300 000 euros d'amende et une inéligibilité avec exécution provisoire.
Silence à la barre, mais bataille devant les micros
À l'audience finale, Marine Le Pen a choisi le silence face au tribunal. Devant la presse, elle a néanmoins confié son ressenti : "J'espère que nos arguments seront entendus. Ce procès est une forme de souffrance." Une souffrance liée à la mise en cause de pratiques parlementaires qu'elle juge contestables, mais non criminelles. Son avocat, Rodolphe Bosselut, plaidé pour la détente, arguant que ce débat relève davantage de l'interprétation des usages parlementaires que d'un détournement réel.
Un verdict qui pourrait redéfinir le paysage politique.
Les procureurs, eux, n'ont pas mâché leurs mots : ils dénoncent une "stratégie d'enrichissement" orchestrée par le parti sur dix ans. Ils estiment que les fonds alloués à l'assistance parlementaire auraient été utilisés à des fins de propagande, portant un préjudice grave à la démocratie. Pour Bosselut, ce procès soulève une question essentielle : la justice doit-elle empêcher une candidature présidentielle, ou cette décision appartient-elle au peuple souverain ?
Le verdict du 31 mars sera déterminant, non seulement pour Marine Le Pen, mais pour l'avenir du Rassemblement national et les contours de la démocratie française.
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