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Israël : L'enrôlement des ultraorthodoxes dans Tsahal ne fait pas les affaires de Benjamin Netanyahu

Dernière mise à jour : 26 juin


Tension entre les officiers de police et des jeunes juifs étudiants ultraorthodoxe lors de l'une des nombreuse manifestation contre la circonscription , ici à Jérusalem

La fin d'un époque

Dans une décision historique, la Cour suprême d'Israël a statué en faveur de l’enrôlement des étudiants ultraorthodoxes dans l'armée, mettant fin à une exemption de longue date qui avait suscité des débats intenses et des divisions au sein de la société israélienne.

Depuis la création de l'État d'Israël en 1948, les étudiants des yeshivot (écoles religieuses) ont bénéficié d'exemptions du service militaire obligatoire. Cette politique, initialement destinée à permettre la reconstruction des institutions d'études religieuses après l'Holocauste, a été élargie au fil des décennies. Cependant, avec l'augmentation de la population ultraorthodoxe, cette exemption est devenue une source croissante de tensions.

Etudiant juifs dans une yeshivot

L’arrêt rendu par la Cour suprême marque un tournant significatif. Les juges ont estimé que l'exemption des étudiants ultraorthodoxes est injuste et qu'elle contribue à creuser les inégalités au sein de la société israélienne. « Tous les citoyens doivent partager également les charges et responsabilités nationales, y compris le service militaire », a déclaré la Cour dans sa décision. Cette déclaration reflète une frustration de longue date chez de nombreux Israéliens qui estiment que la dispense des ultraorthodoxes place un fardeau disproportionné sur les autres segments de la population.



Un revers pour Benjamin Nethanyahu

La décision a immédiatement déclenché des réactions variées. Les partisans de l’arrêt voient en lui une étape vers une plus grande égalité et une meilleure intégration des ultraorthodoxes dans la société israélienne. « C’est une victoire pour la justice et l’égalité », a affirmé Yair Lapid, leader du parti centriste Yesh Atid. Selon lui, l’enrôlement des étudiants ultraorthodoxes contribuera à renforcer l’unité nationale et à répartir plus équitablement les charges du

Yair Lapid, leader du parti centriste Yesh Atid

service militaire.

Par ailleurs, la guerre que mène Israël dans la bande de Gaza et les menaces d'un nouveau front avec le Liban, laisse à penser à des pertes bien plus importantes dans les rangs de Tsahal selon plusieurs observateurs. « Dans la situation actuelle, le non-respect de la loi sur le service militaire engendre une grande discrimination entre ceux qui sont obligés de servir et ceux pour qui aucune mesure n'est prise pour les mobiliser (dans l’armée) », a déclaré la Cour suprême mardi. « En ce moment, en pleine guerre difficile, l’inégalité du fardeau est plus évidente que jamais et nécessite la mise en place d’une solution durable », selon la Cour.

La suppression de ces exemptions pourrait ébranler la délicate stabilité politique en Israël. En effet, les partis ultraorthodoxes, farouchement opposés à cette mesure, jouent également un rôle crucial dans la coalition gouvernementale de Benjamin Netanyahou.

La communauté ultraorthodoxe a exprimé une profonde inquiétude et opposition., Les leaders religieux et politiques ultraorthodoxes ont dénoncé la décision comme une atteinte à leur mode de vie et à leurs valeurs. « La Cour suprême a trahi notre foi et notre tradition », a déclaré le rabbin Shalom Cohen, figure de proue du judaïsme ultraorthodoxe. Pour beaucoup d'ultraorthodoxes, l'étude de la Torah est une mission sacrée qui prime sur toutes les autres obligations, y compris le service militaire. Plusieurs de ses membres ont dénoncé le fait que le fils de Netanyahu,

Un bureau de recrutement de l'armée israéliene

pourtant pas connu comme un religieux, serait dispensé de l'effort de guerre. Tel-Aviv a demandé la mobilisation de 300 000 réservistes. De nombreuses personnes en âge de servir dans l'armée israélienne, Tsahal, et qui se trouvaient à l'étranger, sont rentrées dans leur pays. Cependant, le fils du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, Yair Netanyahou, âgé de 32 ans, ne s'est pas déplacé et est resté en Floride, à Miami, où il réside depuis plus de un an.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, dont le gouvernement dépend en partie du soutien des partis ultraorthodoxes, se trouve maintenant dans une position délicate. Il a exprimé des réserves quant à la mise en œuvre immédiate de la décision de la Cour suprême, appelant à trouver un compromis qui pourrait satisfaire à la fois les exigences légales et les sensibilités religieuses. « Nous devons travailler ensemble pour trouver une solution qui respecte notre diversité et notre cohésion nationale », a-t-il déclaré. La mise en œuvre de cette décision pourrait s’avérer être un casse tête.


Un défi complexe

Les autorités militaires devront adapter leur système pour intégrer un grand nombre de nouveaux conscrits aux besoins et aux particularités des étudiants ultraorthodoxes. Des questions logistiques et culturelles se posent, notamment la nécessité de créer des unités séparées pour respecter les pratiques religieuses strictes des ultraorthodoxes.

De plus, l’intégration de cette population pourrait rencontrer des résistances et nécessiter une période d’adaptation significative. La tension entre les aspirations d’égalité et les traditions religieuses profondément enracinées continuera probablement à façonner le paysage politique et social d'Israël dans les années à venir.

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