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Guerre en Ukraine : Le français arrêté en Russie est il vraiment un espion ?

Dernière mise à jour : 7 juin 2024


L'arrestation à Moscou d'un ressortissant français de 48 ans

Qui est ce chercheur arreté à Moscou ?

Les autorités russes ont annoncé l'arrestation à Moscou d'un ressortissant français de 48 ans, collaborateur d'une ONG suisse, sans divulguer son identité. Ce chercheur est accusé d'avoir collecté des informations sur les activités militaires russes, pouvant nuire à la sécurité du pays. L'organisation pour laquelle il travaille s'efforce d'obtenir plus de détails et de faciliter sa libération, affirmant son impartialité et son rôle de médiation dans les conflits. Depuis 2014, Vinatier est chercheur et consultant pour l'ONG Humanitarian Dialogue. La même année, selon une source citée par Le Monde, il aurait joué un rôle dans les discussions entre les séparatistes du Donbass et le gouvernement ukrainien, sous l'égide du Centre pour le dialogue humanitaire, œuvrant pour la résolution des conflits. « Laurent Vinatier entretient des contacts très bien identifiés et de haut niveau du côté russe », précise cette source. Le journaliste Sylvain Tronchet, correspondant à Moscou, a confirmé dans l'émission C dans l'air que « ce n'est ni un inconnu pour la communauté française, ni pour les autorités russes. La mise en scène de son arrestation n'est pas de bon augure. »


Laurent Vinatier

Quelles sont les conséquences ?

Selon l'article du Code pénal russe mentionné, l'homme risque jusqu'à cinq ans de prison. Spécialiste de la Russie et de la Tchétchénie, ce docteur en philosophie a travaillé sur le conflit tchétchène et occupe depuis 2014 un poste de conseiller pour l'ONG suisse. Le Figaro rapporte qu'il a débuté sa carrière à Tachkent (Ouzbékistan) à l'Institut français des études centrasiatiques, puis, dès 2001, a travaillé pour l'Otan au cabinet du conseiller du secrétaire général pour les affaires d'Europe centrale et orientale. Doctorant à l’Institut d’études politiques de Paris, il a aussi enseigné les relations internationales dans diverses universités, notamment à l'Institut d'État des relations internationales de Moscou et à l'École supérieure américaine de commerce près de Lausanne, en Suisse.

L'arrestation a été annoncée par la Commission d'enquête de la Fédération de Russie, souvent considérée comme le "bras judiciaire de Poutine", dirigée par Aleksandr Bastrykine, un proche du président russe. Bastrykine, dont les avoirs ont été gelés après le début du conflit en Ukraine, est accusé par la France de graves violations des droits de l'homme, y compris des arrestations et détentions arbitraires. La Direction générale du Trésor le tient pour responsable des répressions massives et systématiques contre l'opposition russe, notamment à l'encontre d'Alexeï Navalny, accusé de fraude en 2020.


La réaction d'Emmanuel Macron

En réaction à cette arrestation, Emmanuel Macron a déclaré que le chercheur, bien qu'il travaille pour une ONG suisse et non pour la France, recevra toutes les protections protocolaires habituelles. "Un de nos compatriotes a été arrêté en Russie. Il travaille pour une ONG suisse, qui fait de la diplomatie et des travaux de discussion. En aucun cas, c'était quelqu'un qui travaillait pour la France", a souligné le président français.



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