Dans un Parlement secoué par une bagarre générale et des manifestations massives en mars 2023, une loi controversée sur l'"influence étrangère" fait son chemin à Tbilissi. Surnommée la "loi Poutine" en raison de sa similitude avec la législation russe répressive sur les "agents de l'étranger", cette mesure a franchi une étape décisive ce mercredi 17 avril malgré l'opposition farouche.
Une bataille politique sans merci
L'adoption en première lecture de cette législation, qui exigerait des organisations recevant plus de 20 % de financement étranger de s'enregistrer en tant qu'"organisations poursuivant les intérêts d'une puissance étrangère", a été le résultat d'un vote unilatéral du parti au pouvoir, le Rêve géorgien. Mais cette victoire pourrait être de courte durée, avec l'éventualité d'un veto de la présidente Salomé Zourabichvili, opposante au gouvernement.
La Géorgie face à un dilemme européen
Les critiques de la loi soulignent son caractère liberticide et son potentiel à entraver le rapprochement de la Géorgie avec l'Union européenne. L'UE a clairement exprimé son mécontentement, considérant que ce texte va à l'encontre des réformes nécessaires pour une adhésion future. Les manifestations récentes à Tbilissi ont mis en lumière la résistance populaire contre cette mesure perçue comme un pas en arrière.
Une comparaison inquiétante
La loi géorgienne est vivement comparée à la législation russe sur les "agents de l'étranger", utilisée pour museler la dissidence depuis 2014. Tant les manifestants que la présidente Zourabichvili dénoncent une atteinte à la volonté du peuple, y voyant une stratégie russe de déstabilisation. Pendant ce temps, le gouvernement géorgien insiste sur la nécessité de transparence dans le financement des organisations.
L'avenir incertain de la démocratie géorgienne
Alors que la Géorgie cherche à renforcer ses liens avec l'UE, cette loi controversée pourrait compromettre cet objectif. Avec les manifestations qui se poursuivent et l'opposition persistante, le pays est à un carrefour décisif pour son avenir démocratique. L'enjeu est de taille : entre les pressions internes et externes, la Géorgie doit choisir entre la liberté et la répression.
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