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En Corée du Nord, le parti de Kim Jong-un n’obtient pas 100 % des voix et c’est une première

Photo du rédacteur: James Keou: 🔷 Directeur de PublicationJames Keou: 🔷 Directeur de Publication



Au cœur de la Corée du Nord, les élections locales révèlent une fissure inattendue dans le monolithique soutien au dictateur Kim Jong-un. Une première depuis les années 1960, le parti au pouvoir n'atteint pas le seuil absolu de 100% des voix, laissant percer des questionnements sur la réalité politique du pays.

Dans l'ombre des résultats annoncés, émerge la réalité d'un processus électoral tout sauf démocratique. Les représentants du peuple sont élus sans opposition, les électeurs se prononçant simplement "pour" ou "contre" la personne sélectionnée par le parti du travail, dirigé par le tout-puissant Kim Jong-un.

Les chiffres dévoilés par l'Agence centrale de presse nord-coréenne (KCNA) exposent une réalité troublante. 99,91% des votes favorables pour les candidats aux assemblées populaires provinciales, et seulement 0,09% contre. Un résultat encore plus serré pour les candidats des villes et des comtés, avec 99,87% en faveur et 0,13% d'opposition. Une première dans l'histoire du pays qui, habituellement, ne partage jamais ses pourcentages de suffrages négatifs.

Au sein d'une nation où le vote est obligatoire, le taux de participation, bien qu'impressionnant à 99,63%, décline par rapport à 2019. Une réduction peut-être expliquée par l'absence de certains électeurs résidant à l'étranger ou travaillant en haute mer, qui n'ont pas eu la possibilité de participer, sans que les conséquences pour les abstentionnistes ne soient clairement définies.

Cette apparente transparence, bien que limitée, ne doit pas être interprétée comme un pas vers la démocratie naissante en Corée du Nord. Un ministre sud-coréen, sous couvert d'anonymat, souligne : "C'est une volonté de montrer que les habitants peuvent exprimer leurs opinions, mais le droit de vote demeure loin d'être garanti."

En scrutant de plus près, le ministère de l'Unification à Séoul révèle une réalité bien différente de l'idéal démocratique. Les urnes, vertes et rouges, trônent dans les bureaux de vote, exposant au grand jour un processus de vote à bulletin secret où l'opposition n'a d'autre choix que de se manifester.

Au lendemain du scrutin, des images de propagande circulent sur les réseaux sociaux, immortalisant Kim Jong-un acclamé par une foule apparentée au bonheur. Une dictature qui, malgré ces légers éclats de transparence, semble encore solidement ancrée dans les jours à venir.

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