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Photo du rédacteurJames Keou: 🔷 Directeur de Publication

Crise politique et visite en Arabie saoudite : Emmanuel Macron face à un double défi



Dans un contraste saisissant, Emmanuel Macron foule le sol de l'Arabie saoudite sous les honneurs d'une visite d'État tandis que Paris bruisse d'une crise politique majeure. À peine arrivé, le président est accueilli par les traditionnels coups de canon et une garde royale escortant sa limousine. Pourtant, cette mise en scène protocolaire peine à dissimuler la tempête qui gronde en France : deux motions de censure, portées par la gauche et le Rassemblement national, menacent de faire tomber le gouvernement de Michel Barnier.

Loin des salutations de l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron maintient un silence calculé, feignant une sérénité que la réalité politique pourrait rapidement s'ébranler. "Leurs échanges sont constants", confie un proche, indiquant que le président reste en contact étroit avec son Premier ministre malgré la distance.


Le programme de la visite d'Etat réaménagé

La visite de 48 heures en Arabie saoudite, initialement dédiée aux partenariats économiques et environnementaux, prend un tour inattendu. Le métro aérien de Riyad, que le président devait visiter, disparaît mystérieusement de l'agenda, vraisemblablement en raison de l'absence du patron d'Alstom. Les journalistes présents sont tenus à l'écart de sa visite à Diriyah, le cœur du pouvoir saoudien, alimentant une impression de flottement

Entre les visites officielles et les rendez-vous annulés, Emmanuel Macron revêt le costume de VRP de la France. Il participe à un sommet sur la préservation de l'eau dans le désert et vante les réformes en France devant des investisseurs internationaux. Mais pour ses opposants, cette posture internationale risque de le faire paraître déconnecté de la réalité.



Pendant ce temps, à Paris, le spectre d'un renversement de Michel Barnier devient de plus en plus probable. La majorité vacille, et la question brûle d'un éventuel successeur alimente les spéculations. Parmi les noms qui circulent, celui du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, présent dans la délégation saoudienne, fait figure de favori potentiel pour Matignon. Mais si Michel Barnier tombe, c'est Emmanuel Macron qui portera le poids de cet échec. "Il a cassé son jouet, il faut qu'il le répare", lâche un membre de son entourage. Certains alliés tentent de positiver : "Cela peut lui permettre de reprendre la main", assurent un proche convaincu qu'un nouveau départ est possible. D'autres, plus fatalistes, évoquent l'hypothèse redoutée d'une démission.


En cultivant son image d'homme d'État sur la scène internationale, Emmanuel Macron joue gros. L'Élysée, prudent, ne fait aucun commentaire officiel, mais les salutations sont déjà tournées vers son retour prévu mercredi soir à Paris. D'ici là, le président devra concilier deux fronts : restaurer son autorité en France et convaincre les partenaires internationaux que la France reste un acteur politique. si cette visite en Arabie saoudite offre une opportunité de détourner l'attention de la crise politique, elle est aussi une prise de risque. Dans les couloirs du pouvoir, certains murmurent que cette stratégie pourrait soit renforcer la stature du président, soit entrer définitivement sa capacité.


"Ça peut lui permettre de reprendre la main"

En survolant la crise depuis Riyad, Emmanuel Macron espère gagner du temps et éviter une réaction précipitée. Mais avec un gouvernement au bord du KO et une opposition renforcée, l'heure des décisions approche. Le retour du président à Paris pourrait bien marquer un tournant crucial de son mandat, où chaque geste et chaque mot compteront pour maintenir l'équilibre fragile d'un pouvoir en sursis.

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