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Photo du rédacteurJames Keou: 🔷 Directeur de Publication

Corée du Sud : Retour sur une Nuit de Chaos, la Loi martiale décrétée puis levée

Dernière mise à jour : 3 déc. 2024



Une décision choc au sommet de l'État 

Dans une manœuvre aussi brutale qu'inattendue, le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a décrété, mardi soir, la loi martiale, évoquant une menace imminente des « forces communistes nord-coréennes ». Cette décision, sans précédent depuis les années 1980, a plongé la Corée du Sud dans un climat de tension extrême. L'objectif déclaré ? Mettre fin à des mouvements qualifiés de « subversifs » et rétablir l'ordre face à ce que le chef de l'État considérait comme une menace intérieure et extérieure.

La proclamation, survenue à 23 heures locales (15 heures à Paris), a interdit toutes les activités politiques, suspendu le fonctionnement du Parlement, et instauré un contrôle rigide sur les médias. Les manifestations, grèves et rassemblements ont été interdits. La moindre tentative de contestation pouvait être sanctionnée sans mandat. La communication officielle prévenait d'une manière glaçante : quiconque dérogeait à ces ordres risquait la détention immédiate.




Un Parlement sous siège militaire

 L'instauration de la loi martiale ne s'est pas arrêtée aux mots. Des images dramatiques montraient des militaires encerclant le Parlement sud-coréen, correspondant à toute activité législative. Mais la riposte politique ne s’est pas fait attendre. Le chef de l'opposition, Lee Jae-myung, rival malheureux de Yoon lors de l'élection présidentielle de 2022, a déclaré une « dérive autoritaire illégale ». Depuis les réseaux sociaux, il a mobilisé ses partisans, les appelants à se rassembler devant le Parlement.

Vers une heure du matin (17 heures à Paris), des centaines de citoyens ont répondu à cet appel, bravant la peur et les soldats. Le bâtiment, bien que sous scellés, est devenu l'épicentre d'une révolte civile naissante, capturée en direct par les caméras.

Un renversement spectaculaire Au sein même de l'Assemblée nationale, les parlementaires n'ont pas tardé à agir. S'appuyant sur une clause constitutionnelle qui impose la levée de la loi martiale en cas de vote majoritaire, ils ont organisé une session d'urgence. La motion a été adoptée à une majorité écrasante.

Dès l'annonce de ce vote, la loi martiale est devenue caduque, et les troupes ont reçu l'ordre de se retirer. Cette volte-face en quelques heures a laissé place à un apaisement palpable, mais aussi à des interrogations : comment une telle mesure, jugée extrême par une grande partie de la population, a-t-elle pu être envisagée dans une démocratie moderne ?




Les cicatrices d'une nuit historique

 Pour de nombreux observateurs, cet épisode marque une rupture dans l'histoire politique sud-coréenne. L'opposition a gagné une bataille cruciale, mais les tensions entre le gouvernement conservateur et les forces progressistes ne sont pas près de s'apaiser. La tentative de Yoon Suk-yeol de concentrer les pouvoirs exécutifs et militaires sur fond de menace communiste rappelle de sombres épisodes du passé, mais elle met aussi en lumière les contrepoids institutionnels robustes qui caractérisent la démocratie sud-coréenne.

Le président, quant à lui, semble plus isolé que jamais. Si ses partisans continuent de justifier ses actes par une volonté de protéger la nation, ses détracteurs dénoncent une tentative de museler l'opposition.


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