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Aya Nakamura ciblée par des militants identitaires : jusqu'à 4 mois de prison requis pour des injures racistes


Aya Nakamura tournage Netflix
Aya Nakamura tournage Netflix

Insultée, humiliée, mais pas réduite au silence.

Alors qu’elle était pressentie pour chanter lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, Aya Nakamura a été la cible d’un torrent de propos racistes sur les réseaux sociaux. Ce mercredi 5 juin, treize individus proches de l’ultradroite identitaire ont comparu devant le tribunal correctionnel de Paris. Des peines allant de 4 mois de prison avec sursis à 4 mois ferme ont été requises à leur encontre. Verdict attendu le 17 septembre.




Une attaque orchestrée contre la chanteuse française

« Il s’agissait d’empêcher cette chanteuse française de participer à la cérémonie en raison de ses origines », a souligné la procureure. L’artiste, née en France de parents maliens, a été visée par une campagne de haine soigneusement menée, selon le parquet, dans le but de discréditer sa légitimité à représenter la France.

Absente de l’audience, Aya Nakamura n’a pas été oubliée dans les débats. Pour la justice, ces propos haineux ne relèvent pas de la simple opinion, mais bien d’une “action discriminatoire et raciste”, nécessitant une réponse pénale ferme.


Sur le banc des accusés : silence, provocations et idéologie

Sur les treize prévenus, seuls trois ont comparu. Parmi eux : Capucine C., ex-collaboratrice de députés RN, et Stanislas T., porte-parole du groupuscule d’extrême droite Les Natifs, issu de l’organisation dissoute Génération identitaire. Ni remords, ni explications : les prévenus ont préféré lire un communiqué défendant leur action au nom de la « liberté d’expression ».

Un discours bien rodé, mais derrière les mots se cache une idéologie inquiétante. Les Natifs revendiquent une pensée nationaliste, raciste et conspirationniste, ancrée dans la théorie du “grand remplacement”. Tous les mis en cause sont âgés de 20 à 31 ans et sont poursuivis pour provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l’origine ou pour complicité.




Un message raciste devenu viral

Retour en mars 2024. Les rumeurs enflent sur la présence d’Aya Nakamura à la cérémonie d’ouverture. Les Natifs publient alors une photo choquante sur X (ex-Twitter) : une banderole déployée sur l’île Saint-Louis proclame “Y a pas moyen Aya, ici c’est Paris, pas le marché de Bamako”, un détournement raciste des paroles de son tube “Djadja”. Le message, vu plus de 4,5 millions de fois, déclenche l’indignation.

Le groupuscule renchérit en dénonçant “l’africanisation de nos chansons populaires” et le “remplacement de l’élégance française par la vulgarité”. SOS Racisme, la Licra et d’autres associations saisissent la justice. Le 20 mars, Aya Nakamura dépose plainte.


Face à la haine, la dignité

Loin de se laisser intimider, la chanteuse a choisi de répondre sur scène. Quelques mois plus tard, elle se produira bien lors de la cérémonie d’ouverture des JO, reprenant à la fois ses tubes et un classique de Charles Aznavour. Une réponse artistique et symbolique à la hauteur de l’offense.

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